un nous est né !

sous les étoiles d’un bivouac

La Bergère

Mais quelle puce m'a piqué pour que je sois ainsi retournée ?
J'abdique sans résistance. J'offre toute volonté sur l'autel du dénuement. C'est sûrement qu'elles étaient nombreuses à me piquer ces coquines! Je n'ai rien pu y faire. Elles s'en sont données à cœur joie de sauter sur nos corps brûlants recouverts d'un sac de couchage, seule protection à notre intimité. Elles ne m'ont pas loupées ; elles ont laissé leur venin sur ma peau. Des boufioles écarlates à l'extérieur et un fluide incolore à l'intérieur s'est immiscé partout sans même que je l'ai senti venir. Les couleurs de l'arc en ciel mélangées se sont coulées en moi de manière insidieuse et subtile. Le venin s'est inoculé dans chacune de mes cellules, bien plus rapide qu'aucun virus. Me voilà sans ressources à la source du tout. Je ressens l'impuissance devant la puissance qui se joue de moi. Je ne trouve pas de frein à ma faim. Ça y est les symptômes se déchaînent.
Est ce le début ou la fin ?
Me voilà prise au piège d'une danse (d'une transe ?) dont la grâce me dépasse.
Ah, l’eau de là haut en semence de joie l’humus d’ici-bas ;
Oh, rage de nuit fée des cœurs aimantés, rencontre inouïe ;
Fraîche heure océane jouit des corps déliés ensevelis d’amour ;
Vastitude en sablés dorés au crépuscule, souffle des cieux; des Dieux ?
Rêve éveillé d’une folle sagesse murmure du laisser Être ;
Lune pleine d’elle-même témoin d’émois et toi offerts au Soi ;
Eléments complices de la grâce des mains bénis par l’Un conscient ;
Un Nous est né  au cœur du cosmos.

Réponse du berger

Un nous à nous nous sommes donc touchés.
Nous sommes KO dans cet OK Oui tu as réveillé mon amour universel.
Il sommeillait en moi et maintenant mon cœur le murmure.
C'est comme une infusion lente et progressive ;
on n'ose y croire on s'en nourrit une fois, deux fois,
on y re goute pour en être bien sûre.
Et fort de constater que les dégâts sont croissant :
une douce Addiction s'installe, une évidence, une profondeur dans une douceur sans borne qui nous nourrit.
Une absence de peur remplacée par une envie d'absolu de bonheur qui nous nourrit.
Une absence de question car les corps n'ont que faire des mots.
Une absence de conventions car la vie réclame dans l'instant présent l'émerveillement qui nous nourrit.
Force de constater notre Soif et pour y répondre quelques soit la proximité des autres quand le soleil se couche nous nous y abreuvons dés que la pluie nous couvre nous nous y abreuvons dés que les vents soufflent nous nous y abreuvons en complète motilité pendant la pleine lune.
Cet environnement que l'on n'ose déranger se révèle être source de notre créativité
A être quoi qu'il arrive.
A faire  quoi qu'il en pense.
Une Corne d'abondance dans nos cœurs est née.
Elle m'inspire de la gratitude, une immense douceur, celle nécessaire à  accueillir un bien inestimable qui pourrait se nommer “un petit bonheur”