Un jour, un métro, une rencontre : le mouton d’Art

Les côtés du crâne rasés, les cheveux restant, blonds décolorés, plaqués en arrière, un tatouage incompréhensible redessine le col de son marcel qui laisse apparaître quelques poils naissants, les bras constellés de grains de beauté façon Jackson Pollock, ornés de bracelets de force à l’effigie de tête de mort. Il est beau mon spécimen ! La dernière touche du tableau, celle qui finit le travail, réside sans doute dans ses chaussures argentées à ailettes, sans doute un hommage à Hermès que nous pauvres badauds ne pouvons comprendre. La farde qu’il porte dans le dos n’est qu’un indice de plus, pour ceux qui décryptent lentement. Soyons clairs, nos étudiants esthètes cherchent tellement à être différents qu’ils se ressemblent tous. Il est beau mon spécimen. Il est beau mon mouton d’Art.