Pour se nourrir, choisir le progrès plutôt que la romance
Capture d'écran de l'article L’agriculture locale et bio est-elle vraiment meilleure pour l’environnement ?
S'il y a une ligne directrice dans ma perception du monde, c'est que le progrès, technique ou social, permet de libérer le monde de contraintes malheureuses. Parmi ces contraintes, on retrouve l'oppression, la maladie et la faim. Je suis un progressiste.
À l'inverse, le conservatisme consiste à préserver l'inertie du courant, souvent pour des raisons qui ont auparavant permis de traverser l'adversité.
Lorsque l'on aborde les enjeux agroalimentaires, les courants qui pourtant défendent le progrès social adoptent trop souvent des idéologies dont le conservatisme tombe dans la démesure: agriculture paysanne, biologique, naturelle, centrée sur la communauté.
Ce retour aux sources pour cultiver “comme le faisaient nos grands-parents” rêve d'un passé qui n'a jamais vraiment existé. En d'autres mots: Make agriculture great again.
Une option progressiste consiste plutôt à supporter une agriculture industrielle, mondialisée et intensive.
Pourquoi?
Industrielle, parce que l'industrialisation permet, dans des conditions adéquates, de démocratiser les leviers économiques pour accéder aux meilleures technologies.
Mondialisée, parce qu'affecter les cultures sur les terres où elles foisonnent tout en protégeant la biodiversité et en partageant les denrées entre les peuples est préférable à l'autonomie alimentaire, qui consiste à du chacun pour soi en contraignant la production dans des environnements où elle n'est pas nécessairement adaptée.
Intensive, parce que concentrer la production d'aliments sur le plus petit territoire possible permet de libérer de l'espace pour la nature sauvage.
J'ai écrit cet article dans cette perspective. Un gros merci à l'équipe de La Conversation, qui m'a aidé à bonifier (et à raccourcir) le texte. Bonne lecture!
L’agriculture locale et bio est-elle vraiment meilleure pour l’environnement ?