dans ma rue grise
les hommes orange
avec leurs corps courbés
et leur fatigue à pleines mains
éventrent la chaussée
et s'envoient des messages
en poussant des cris par-dessus
les compresseurs et marteaux-piqueurs
ils exhument les conduites rouillées
des tranchées terreuses
ils déroulent des filets rouges et jaunes
et toutes sortes de tuyaux cannelés
verts jaunes et bleus
sous la pluie persistante
ils font glisser longuement
des câbles dans des gaines
d'un bout à l'autre du quartier
les hommes orange
donnent à ma rue grise
les couleurs qui lui manquaient