à Gilles Le Corre
le chasseur de lumières
sait qu'il n'y a pas d'heure ni de lieu
pour apprivoiser la beauté
espérer les rayons rasants
de dix heures du soir en été
qui éclatent encore au sommet des collines
saisir un instant noir et blanc
la lumière capricieuse et mouvante
reflétée par la rivière
surprendre l'éclair de chaleur
espérer le souffle de l'orage
et la terrible blancheur soudaine
de la foudre si près tombée
ne pas éteindre de la nuit
le halo de la lampe
qui veille sur la page pas encore lue
capter la clarté sereine
d'un corps nu en majesté
qui impose au monde
sa splendide impudeur
retrouver l'autre lumière encore
au fond du regard
de celle qui partage avec lui
les jours et les nuits