pour couper le cirque cuit


 

le ciel mourant
veut emmener les nuages
dans son sillage

le fleuve au ralenti
dans l'estuaire du soir
rêve de flamber lui aussi
mais l'eau alanguie
se ternit de gris

déjà les rives sombres
gomment la lumière
seul un triste rose adouci
va tomber dans la nuit

quelle vie sourd encore
sous la vase du jour

comment croire à la puissante tempête
qui soulèverait les flots et les vents
bien au-dessus des ponts et des quais
bien au-dessus de la ligne noire
des forêts


 


Photo par Ian Cylkowski
Arnside, Cumbria, Summer, licence CC BY-NC-SA 4.0

#photo #poésie