pour couper le cirque cuit

morte-eau

je marche à pas lents sur le sable essoré

à mes pieds les flaques
frémissent sous le vent
s’étirent avec paresse
libres de rejoindre la vaguelette épuisée
qui tout au bord
au loin
s’obstine

le ruisselet sur le sable
va son infime pente
comme une invite à le suivre
vers la mer étale

pourtant n’ai nul désir
d’aller jusqu’à la faible ligne d’écume
dispersée en petits crachats
rien dans l’eau grise ne m’attire
rien dans le sable gris
rien dans le ciel gris

le brouillard maintenant
noie ce pauvre décor
il n’y a plus d’horizon
plus de vent
plus de bruit

je marche à pas lents sur le sable essoré
dans ma tête toujours ce bizarre refrain

le mouvement de la marée s’est arrêté