Paul Reynaud, un héros très discret
Dans l’ombre du Général de Gaulle se cache un homme que l’Histoire a oublié, mais sans qui l’appel du 18 juin n’aurait peut-être eu lieu.
Paul Reynaud, né à Barcelonnette (Alpes de Haute-Provence), joue un rôle essentiel dans le départ de de Gaulle pour Londres. En mars 1940, Reynaud est nommé Président du conseil (équivalent de Premier ministre) et ministre des Affaires étrangères. Il forme un gouvernement d'union nationale, dans lequel il nomme de Gaulle Sous-secrétaire d'État à la Guerre le 5 juin 1940. Reynaud approuve, de longue date,la stratégie du Général sur l’usage des divisions blindées pour défendre la nation, contre l’avis de l’État major des armées. Mais il est trop tard pour un changement de paradigme de dernière minute : l'armée française est en déroute face aux assauts allemands. Paul Reynaud se bat pour continuer la Résistance, avec l'intention de poursuivre le combat depuis la Bretagne ou l'empire colonial français. Malheureusement, au sein du gouvernement, les partisans de l'armistice l'emportent. Reynaud démissionne donc le 16 juin 1940.
Paul Reynaud, soutien du Général de Gaulle, président du conseil démissionnaire le 17 juin 1940
De Gaulle, mandaté par Churchill, tente de convaincre Reynaud de poursuivre la lutte en se rapprochant de l'Angleterre, mais Reynaud a déjà démissionné. Bien que ce dernier ne rejoignit pas de Gaulle à Londres, il lui apporta son soutien moral et financier en lui confiant notamment 100 000 francs de fonds secrets, facilitant ainsi la mission de de Gaulle à Londres.

Paul Reynaud sera ensuite interné, sur ordre du maréchal Pétain, puis envoyé au camp de Sachsenhausen et enfin dans le Tyrol dont il ne reviendra qu'en 1945. Il continuera, après-guerre, à participer à la vie politique du pays. Mort en 1966 à Paris, les obsèques nationales ne lui seront pas accordées.