Retraitée; ex professionnelle en communication | admin

Bénévole virtuelle

Depuis quelques mois, je fais du bénévolat virtuel pour la radio communautaire CKIA FM 88,3. J'alimente depuis chez moi la banque de données musicales de la station à partir d'albums numériques proposés par les Labels ou des personnes qui les représentent. De plus, je prépare le contenu du bulletin de nouvelles de la station. Je ne dois sûrement pas être la seule à faire ainsi du bénévolat à distance.

#Benevolat #Internet

Une recherche DuckDuckGo permet de constater que du bénévolat à distance, ça se peut.

En fait, le bénévolat à distance existait bien avant que les nouvelles technologies permettent de plus en plus d'en faire virtuellement. L'écoute téléphonique est l'exemple qui vous viendra possiblement en tête.

Pourtant il y a à peine trois ans, le Réseau de l’action bénévole du Québec (RABQ) qui regroupe 35 organismes provinciaux multisectoriels de l’action bénévole (plus de 1,6 million de bénévoles engagés dans une diversité de domaines), publiait un cahier de recherche dans lequel il n'est fait aucune mention du bénévolat virtuel.

Le quart des bénévoles contactées dans le cadre de cette recherche mentionnent certes que des rencontres virtuelles pourraient bonifier les contacts avec les organismes, tandis qu'une proportion semblable disait souhaiter une formation en technologies nouvelles, mais la possibilité de faire du bénévolat via Internet à partir de chez soi n'avait pas été abordée.

Même dans le sondage sur l'engagement bénévole réalisé en janvier 2023 pour le RABQ, la maison SOM n'aborde pas non plus le bénévolat virtuel. Il aurait été intéressant que SOM demande aux personnes sondées si elles croient que ce type de bénévolat est possible et si oui, si elles pensent qu'il est répandu.

En avril 2020, le journaliste Edouard Ampuy écrivait pourtant dans Urbania que «le bénévolat c’est bien plus que se retrousser les manches et sortir pour aider. Au temps de la COVID-19, c’est aussi se retrousser les manches et s’asseoir sur son sofa pour donner un coup de main, un coup de fil, ou un coup de clavier.»

L'image illustrant son article? Un gros téléphone!

Même si effectivement le bénévolat à distance était perçu comme du bénévolat au téléphone, il n'en demeure pas moins que le bénévolat via Internet n'est pas nouveau.

Mais la pandémie l'a en quelque sorte décuplé.

Justement,parlant de pandémie, j'ai trouvé une étude suisse sur l’impact de la numérisation du bénévolat au printemps 2020, en pleine la pandémie donc.

L'étude concluait non seulement que les bénévoles étaient plutôt satisfait·e·s de leurs tâches en ligne, mais que le fait d'avoir accompli du bénévolat à distance les aurait amenés à vouloir faire du bénévolat dans le long terme.

C'est bien mince toutefois pour pouvoir aller plus en profondeur sur le bénévolat à distance et son impact à la fois dans les organisations et sur les personnes qui choisissent de le pratiquer. Peut-être une étude sur ces aspects existe-t-elle? Sinon, ce serait un bon sujet de thèse.

Il serait intéressant également d'étudier les formes de bénévolat exercées en ligne qui sont à la limite de la frontière entre travail «bénévole» et travail «non bénévole», frontière qui est particulièrement floue, comme le soulignent – Sophie Del Fa, Samuel Lamoureux et Consuelo Vásquez dans leur texte sur les pratiques de travail bénévoles à l’ère du capitalisme néolibéral.

Les États aiment bien jouer sur ce flou, mais les entreprises privées aussi.

La preuve? Depuis plusieurs années, nous donnons des données et du temps gratuits aux Google, Facebook et autres.

Et désormais, toute cette gratuité alimente l'intelligence artificielle.


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