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Roi et maître, le plastique?

Les négociations pour sortir du plastique, pardon pour réduire la production de plastiques ou de polymères, sont quasi au point mort à cause de profonds désaccords entre les pays. Inutile de préciser que les pays producteurs de pétrole, dont le Canada, sont réticents, pour employer un euphémisme. Mais au fait, est-ce que le plastique peut être détrôné?

#Environnement #Plastique #Pollution #Sante

Il se trouve que le plastique est une véritable plaie, autant sur le plan environnemental que celui de la santé publique. Recyclable ou pas, il est partout, sous forme de déchets, mais surtout de micro et nanoparticules.

Il paraît que même l'eau du robinet contiendrait des microplastiques.

Si certains doutent encore qu'ils soient nocifs pour notre santé, il n'en demeure pas moins que c'est au minimum préoccupant.

Dick Vethaak, professeur émérite d’écotoxicologie à la Vrije Universiteit Amsterdam et coauteur de l’étude sur le sang, ne considère pas exactement ces résultats comme alarmants, « mais, oui, nous devrions nous inquiéter. On ne devrait pas trouver de plastique dans notre sang ».
À quel point les microplastiques sont-ils nocifs pour notre santé ?

Une équipe de chercheur·e·s vient de découvrir que les nanoparticules de plastique s’infiltrent dans nos artères, tandis que des scientifiques ont comptabilisé récemment en moyenne 240 000 fragments de plastique détectables par litre d’eau dans les bouteilles d'eau en plastique.

En ce qui concerne l'environnement, le plastique est une véritable menace pour la faune mondiale. Sous ses diverses formes le plastique met des centaines d'années à se décomposer.

Le problème, c'est qu'il s'est taillé une place considérable autant dans la production que dans la consommation.

Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a beau affirmer qu'il ne veut pas nécessairement un plafond sur la production de plastique, il va bien falloir trouver des alternatives à son utilisation.

Je me rappelle l'époque pas si lointaine où le bois, le verre et le métal étaient les matériaux dominants dans le quotidien. En lisant l'article Les alternatives durables à 10 objets en plastique que vous pensiez indispensables, je réalise que le clavier sur lequel j'écris en ce moment et la souris tout à côté pourraient être fabriqués en bois, tout comme on pourrait revenir au bon vieux balais en bois, au seau en métal, aux contenants en verre (d'ailleurs j'en ai un certain nombre) ou en métal.

Je suis certaine que plusieurs autres objets du quotidien pourraient être fabriqués dans des matériaux moins polluants que le plastique, mais il faut aussi cesser de jeter des objets encore utilisables pour le plaisir éphémère de posséder des objets derniers cris.

Qu'en est-il des bioplastiques, me répliqueront les jovialistes de l'environnement? Ne sont-ils pas une alternative plus respectueuse de l'environnement?

Hélas, il semble que ce soit une fausse bonne idée, la production de bioplastiques ne présentant pas forcément un meilleur bilan environnemental que celle des plastiques conventionnels, avec des taux de dégradation très variables.

Bref, l'idéal serait de revoir complètement nos habitudes de consommation, soit pour consommer beaucoup moins ou sinon, revenir à des matériaux moins polluants.

Surtout, il faut en finir avec les idées reçues sur le plastique qui sont autant de freins à son abandon.

Je suis consciente que mettre fin à l'utilisation du plastique est une tâche titanesque, surtout que mon pays n'est même pas en voie de seulement atteindre l'objectif d'éliminer d'ici 2030 l’envoi au dépotoir, ou l’abandon dans la nature, des quatre millions de tonnes de déchets de plastique produits au pays chaque année.

N'empêche, avons-nous vraiment le choix de détrôner ce matériau?

Image by pch.vector on Freepik


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