poésies, écrits, pensées, exercice libératoire, partage universel

BILAN

J’ai longtemps privilégié la fuite,
Je n’ai que rarement donné suite
Aux relations, même sympathiques,
Aux rencontres fortuites,
Factures déduites,
Sans aucune logique.
J’ai des pensées problématiques,
Un “au cas par cas” spécifique.

Je me bande les yeux, advienne ce que...
Je prends de l'élan et recule pour mieux...
Je pensais m'en être sorti, mais je replonge.
Je me croyais guéri, mais tout n'est que songe.
J'avale une dizaine de comprimés, parfois je me trompe, pourtant je le note.
Je m'engage, bénévole pour celles et ceux... puis je stoppe !
Je ne sais que faire pour eux.
Après tout, qu'est-ce que j'y peux ?

Les hauts précèdent les bas.
Je fais le constat que passent les saisons et cela ne change pas.
Ils me le disent à chaque fois : “Monsieur, cela se lissera.”
Je les écoute, espérant qu'ils y voient mieux que moi.
Mais ils ne le vivent pas, pour eux, ce n'est qu'une théorie en soi.
Je traverse tout un tas d'émotions, j'en suis plus que las.
J'ai des envies, puis je me demande bien pourquoi.
Alors je recommence, mais je ne termine pas.

Je rencontre tellement de familles en détresse, des gens que l'on laisse errer,
À qui l'on dit que leur fils est... est... est...
Trois diagnostics en une année.
J’ai voulu offrir de ma personne, sans cesse donner,
Jusqu'à l'appauvrissement le plus complet.
Comment faire quand on est soi-même touché ?
Pour garder de la place aux autres, j'ai les oreilles bouchées.
J'en suis tellement fatigué que je pense de plus en plus à me retirer,
Tout doucement, comme je suis rentré,
Par une petite porte dérobée.