poésies, écrits, pensées, exercice libératoire, partage universel

CONFESSION

Pardonnez-moi de m’endormir en plein jour,
Pardonnez-moi de veiller toute la nuit,
Pardonnez-moi de repartir pour un tour,
Pardonnez-moi mes trop-pleins d’énergie.

Bas, haut, haut, bas,
Survolté, débordant d'idées,
Vidé, amorphe, parfois las,
Dépensant sans compter,
Pleurant pour n'importe quoi.

Installé dans des montagnes russes,
Je vis tout avec l'intensité d'un nouveau-né,
Étais-je barjot dans l'utérus ?
Qu'est-ce qui a déconné ?

Je fais tout cela avec l'intime conviction que c'est nécessaire,
Je ne vois pas le problème dans mes petites affaires,
Je peux larmoyer en écoutant chanter,
Comme me dire aussi : “Je pourrais l'écraser”,
Ce putain de chat, qu'en mes mauvais jours, je ne peux supporter.

Osciller entre dépression et gaieté,
Osciller entre haine et besoin d'amitié,
Osciller entre manque total d'empathie,
Et attachement proche de la folie.
Osciller entre énergie solaire et catharsis lunaire.

Comment vous faire comprendre ce qu'il se passe dans un esprit ainsi construit ?
Comment vivre ainsi ?
Avoir si peu d'humanité,
Être aussi peu concerné,
Par ceux qui peuvent m'entourer.

L'impression d'être méchant, froid, distant,
Rien ne m'affecte, rien ne m'inquiète,
Rouler à toute vitesse, mourir de ça ou d'ivresse,
A quoi bon s'en soucier,
On finit tous par crever !

Beaucoup de violence, envie de frapper,
Carences de mon enfance,
Des coups reçus et portés,
Et puis, parfois, des absences,
Commencer milles choses, ne jamais les terminer.

Le verdict s'impose :
Je suis troublé.
Volubile, parlant sans arrêt.
Prenant des décisions toujours regrettées,
Consommant tout avec avidité.

Quand ce n'est mon cœur, qui se met à palpiter,
C'est mon cerveau qui est désorganisé.
Des instants où il bouillonne,
Des instants où il déconne,
Passant d'un pôle à l'autre, sans jamais emprunter la route rassurante qui devrait les relier.

Préférez y la douleur, la violence, la destruction, la passion, la créativité débordante, le bonheur stéroïdé.
Le tout dans des proportions plus proches de la louche que de la pincée,
Le secret de ces sensations c'est l'approche, faire mouche avec excès.

Je veux vivre avec intensité,
Et mourir apaisé.

Peut-être un jour, qui sait !