AU LOIN LA MER
Je vis non loin de la mer,
Je ne la vois pas de ma fenêtre, pour être sincère,
Mais j'aime à penser que je la ressens,
Quand, dans ma parcelle, souffle le vent.
Certains croient en Dieu, moi je crois que le souffle d'un air salin,
Fait onduler la pelouse et les plantes de mon jardin.
Quand je m'y balade, contemplatif, pensif, les yeux mi-clos,
Ce souffle me projette au bord de l'eau.
Je vois le sable, les herbes, les drôles de rochers,
Cette muraille en diagonale, qui coupe la route de l'eau salée.
On dirait un rempart, un château fort à moitié immergé,
Les vagues qui viennent sans fin s'y fracasser,
Et l'écume blanche, qui tranche avec le bleu, parfois sombre et grisé,
De cette mer dont, amoureux, je suis tombé.
J'aime la mer, je ne peux m'en lasser,
J'aime la mer, j'aimerais l'enlacer.
Être sur terre et pouvoir la contempler,
C'est sûrement le plus beau cadeau que la vie m'ait fait.
Je sens son souffle, sa grandeur, sa puissance, son éternité,
Elle m'enveloppe et je ne peux m'en passer.
Il n'est pas bien grand, mon jardin,
Mais quand le vent souffle, il s'agrandit soudain.
Il n'est plus un simple et petit jardin,
Il est un morceau d'un paysage marin.
Je ne la vois pas, je n'en ai pas besoin,
Je la ressens, et cela fait le plus grand bien.