je ne travaille plus et écris le reste du temps

Combien de fois [11/100]

combien de fois 11/10 écrit à la main
J'arrête et puis je continue, je veux d'avantage de continuité mais mes nuits taisent les comptines d'été. Moins je dis plus j'écris et en ce moment les vannes sont ouvertes alors mes doigts se crispent et j'écris pour rien (existe-t-il une autre manière d'écrire ?). Mes ami.e.s écrivent des choses qui ont du sens, dessinent des immeubles et des hébergements, moi j'héberge des sentiments, mal, alors ils se cassent et je suis seul.e dans une maison vide. Je rêverai d'avoir des rollers et un ballon de basket pour que cela résonne dans la bâtisse, mais à la place le vide et moi qui tisse, de bas en haut, pour mieux pouvoir défaire, tout à la fois.

L'écriture-n'importe quoi est facile alors sans ciller je me discipline à l'usure, cela marchera. Le miroir tendu par l'ordinateur, l'heure ordinaire où je m'étend, mon dû m'attend, la myrrhe la gloire, non. Ce sont des constructions chaotiques, châteaux de sable onirique, ça s'effondre à la moindre pluie, on vogue. L'orthographe déplorable, on avance sans plan, on se plante sans vent, bas les voile. La nage nous noiera, la plage nous séchera, combien de fois recommencer, sans cesse, bien sûr sans cesse.

C'est la distance qui me draine, je m'épuise et n'entertain que les gobelets dans la mare de sel. Alors je spirale, je demi-tour sans reste, je pivote et vexe mes propres ambitions. C'est pas grave on me chuchote, la bougeotte à ça de bien qu'elle nous fait voir du pays. Mais je n'ai d'autres pays que le mien, alors je tourne en rond, heureusement, j'ai la mémoire courte.
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