je ne travaille plus et écris le reste du temps

des tickets de caisses éparses et des chutes en merveille

Ce n'est pas vraiment que je tombe plus qu'avant. C'est que je documente mes chutes, sur des tickets de caisse, sur des certificats administratifs, sur la semelle de ma chaussure, sur toutes les surfaces suffisamment lisses pour que j'écrive : ici j'ai tombé. Ici, le sang de mes genoux et la tête en fragmentation. Ici, les tornades dans le cœur et les pensées galopantes.

Ce sont des comptes que je tiens avec moi-même. Ni rassurant, ni inquiétant le grand livre tient la balance

Assemblées, toutes ces notes forment un château de chutes que je visite de temps en temps.

Un jour je ferai un palais de mes relèves.