Dormir [8/100]
It was just too much, I had to shut down
Plus tard on rendra compte de ces semaines, ces mois, disparus, entre le rêve et le sommeil. En face de nous les calendriers refusent toute tentative d'éluder. Il y a un mois et puis il y a un autre, une saison pousse la suivante avec obstination. Il n'y a de place ni pour le rêve ni pour l'absence. il n'y a jamais de place pour l'absence.
Les plus pragmatiques mentent : un voyage à l'étranger, un souci familial (rien n'est faux après tout.) Les plus lointains partent sans revenir (on parlera longuement d'eux un temps et puis plus du tout). Leur dernier geste d’au revoir pour toujours fixés dans leurs yeux.
Les autres vont à l'entretien les mains vides. Ni feuille ni stylo pour se donner une contenance. Que dire de cet espace inaccessible ? Que confier de ces moments qui ont filé entre les doigts ? Rien pour décrire la peine. Alors, ils regarderont la chargée de gestion RH dans les yeux pour déclarer :
Dormir, mourir, et par ce silence dire nous refusons toutes les peines du cœur.
Deux pièces sur les paupières closes, ils sautent sur le bureau et pour mieux crier :
Mourir dormir et par cette tirade dire : la mort n'est qu'une vague en creux
entre deux paumes la courbe devient plane, elle devient flaque.
Un peu salée.
Leur poste a, de toutes façons, déjà été pourvu.
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