la nuit je mens
une araignée au bord de mon visage,
ses pattes caressent ma joue,
un fil nous sépare,
j'attends les fils qui nous tiennent.
la cheminée fume derrière la vitre
quelques minutes à peine je sais qu'elles n'existent pas
quelques minutes, à peine, quelque existence
c'est un sentiment océanique
de ne vouloir être nulle part
être l'horizon même
des parcelles de soi réagencé en un tout
incompréhensible.
un fractionnement qui ne peut être dit
en heure en minute ou en seconde
car quelle présence de ces segments
une heure un mètre une latitude
alors qu'il n'y a aucun présent à l'intérieur de mon corps
capsule liquide tout flotte sans nom
un balancier sans mesure
je ne connais pas le mien.
le sommeil n'y fait rien quand dans la lumière pâle
je vous demande l'heure
je sais
qu'elle n'existe pas.