je ne travaille plus et écris le reste du temps

la vague

image d'une plage, aux couleurs modifiées, bleues et jaune au lieu de doré

La pente du rivage est douce, comme celles des mers du Nord, que je ne connais pas. Je ne connais rien d'autre que la mer méditerranée, ses plages artificiels et ses rochers chauds. Là, c'est une plaine immense, une horizon sous l'horizon. Autant de sable que de ciel. La mer n'est qu'une couche intermédiaire. L'air se retire et je sens la vague arriver.

Avec la distance, je ne parviens jamais à mesurer leur ampleur. Pendant quelques temps, j'ai continué de courir sur la plage, en riant. Je me suis dit : je vais traverser, je traverse toujours. Ce n'est qu'au creux de la vague que la panique a commencé. J'ai pensé : creuse un trou dans le sable et blottis toi. Mes mains se sont écorchées sur les coquillages, les cailloux, prises dans les algues, et j'ai creusé un refuge

puis je me suis pris la lame de fond.
On n'entend plus rien alors, ni les voix ni les sons. Je serre un coquillage et je pense : je vais traverser, je traverse toujours. je ne crains ni l'eau, ni le vent.