je ne sais pas ce qu'il faut faire pour mériter la paix
Depuis janvier, un jour à la fois et le solstice est déjà passé. Les yeux embrumés de lacrymo, je me suis dit là c'est trop, je ne savais pas que ça commençait juste, je pensais c'est peut-être la fin, mais c'est jamais la fin, une crasse sous une crasse, comme une sédimentation qui brouille les yeux et crevé le coeur. Je me coince le dos, le mini-livre sort et ça parle de comète et de se tirer de la terre, parce que c'est la seule révolution qui me semble accessible.
Au coin de la rue un immeuble s'effondre, les pelleteuses creusent et ont fissuré l'immeuble voisin. Si je tombe tu tombes. Le gérant du café me demande si le ramadan n'a pas été trop difficile, je lui dis non non, il faut dire je ne suis pas très assidu avec la religion, quand même c'est important il me dit, je souris : un jour peut-être quand j'aurais l'âge du prophète, peut-être, il ne rit pas, quand je le raconte à mon père il ne rit pas non plus : il faut laisser les gens faire leur chemin. Je dis oui, on boit le café et on parle de la retraite, des 60 ans – 17 ans de cotisations, 43 ans de chantiers de marchés et de contrôles, des amis d'enfance blessés au travail ou perdus.
Je ne sais pas ce qu'il faut faire pour mériter la paix.