Revue soeurs, deux fois
Il y a quelques semaines (mois ?) j'ai reçu une petite enveloppe à mon nom. Une petite étiquette simple, mon nom bien orthographié (si rare). J'ai retourné l'enveloppe, j'ai lu “Revue Sœurs – Bagnolet” et j'ai souri, deux fois. D'abord parce que j'adore recevoir du courrier. Ensuite parce que j'ai su de quoi il s'agissait.
C'est un petit recueil.
C'est un (tout) petit poème.
C'est la deuxième édition de la revue Sœurs, intitulé Douces ? (avec une pointe d'ironie et de défiance). Cette revue mêle des traductions inédites, des monuments de la poésie (bonjour Joyce Mansour) et des poétesses contemporaines.
C'est une joie d'en faire partie.
Pourtant j'en ai peu parlé. J'ai laissé l'enveloppe dans sur la bibliothèque, et je me suis dit que j'allais en parler. Si on me posait la question, j'en parlerai. Je n'en ai pas parlé. Parce qu'on ne m'a pas posé la question. Parce qu'il n'était pas vraiment possible de poser la question. J'ai laissé la revue sur la bibliothèque.
Il a fallu attendre de nombreuses semaines avant que la revue ne fasse une réapparition. Après le confinement, j'ai reçu un cadeau de ma tante, pas vue depuis plusieurs mois. Dans un papier cadeau plié à la perfection il y avait : un recueil d'Adonis et ... la revue Sœurs.
Elle m'a dit : “c'est marrant, une des autrices m'a fait penser à toi”. “C'est marrant, je lui ai dit, c'est moi.” J'ai souri. Elle a souri. Deux fois.
Plus d'information ici :
https://www.revuesoeurs.fr/
Dans Libération :
https://next.liberation.fr/livres/2021/01/25/lundi-poesie-aujourd-hui-la-revolte-dans-le-corps-ancree_1809958