je ne travaille plus et écris le reste du temps

un bouquet de regards

Un bouquet d'épines s'accroche à ma veste, effleure puis déchire le cuir fin. Mes mains faibles ne retiennent pas les chutes de tissus. La lune reflète ma peau, faible comme le reste.

On ne parle de la sécheresse du lac qu'une fois par an. Le reste de l'année ses eaux boueuses suffisent.

Ma chair tombe en lambeau et découvre mes os, blanc comme la chaux. La lune même se voile, il ne reste qu'une oraison, en murmure.

Dans la vallée, la rumeur des Montages ne tarit pas. On aurait vu se déposer un chapeau de nuages. Le berger prend son manteau et déploie ses bottes. Les squelettes ne l'effraient pas, il sait que la terre en est faite.

C'est un drôle de jour pour me soustraire à vos regards
encore, un beau jour pour le départ.

#poesie