19/03/2022
La forêt était belle sous la lumière blanche de ce ciel voilé, je voyais entre les troncs au loin les montagnes, montées les unes sur les autres comme des vagues, de plus en plus incertaines, de plus en plus imaginaires.
En bas, dans les ravins, l’ombre faisait un peu peur, comme ces trous noirs dans la mer, là ou le fond s’est perdu…
Levant la tête je voyais immobiles dans l’air sans vent les si hautes branches sans feuilles des chênes et des châtaigniers aux troncs gonflés de siècles.
La forêt est un ventre maternel dans lequel on peut revenir, la forêt accueille les larmes des petites souris aussi tendrement que les cris d’amour des grands cerfs, les combats furieux des ours en rut, la démarche gracieuse du renard.
La forêt est mon amie, elle reconnaît et accepte ma présence de bâtarde, moitié humaine moitié sauvage, elle me reçoit à ses fêtes, elle m’accorde de contempler les spectacles étrangers à l’humain, de sentir ses parfums, mon corps y a sa place malgré son étrangeté.