JOURNAL
C’est terrible, demain matin on se sépare à nouveau, j'ai l'impression qu’on a à peine eu le temps de se retrouver. J'ai travaillé tout le mois de juillet et ensuite pendant que A avait ses vacances, j'ai travaillé encore.
Mais est-ce qu’on va pouvoir juste s'aimer un peu plus d’une semaine libre avant de devenir vieilles et mourir ?
Ma maman est morte, j'avais 6 ans, puis j'ai eu ma Nanny jusqu’à 12 ans et ensuite l’enfer jusqu’à 18-19 ans.
C'est trop, vouloir juste aimer ?
Aimer sans horaires ?
La tristesse c’est savoir être séparée de celle que on aime, « tel jour, telle heure » et on n’y peut rien, c’est la vie qu’on vit et il ne faut pas pleurer, au moins il y a de l’amour et d’ici telle heure on sera dans nos bras à se serrer et s’embrasser encore
Mes larmes ont le goût d’un sang pâle,
ton sexe le goût de la mandarine,
tes aisselles ont le parfum de la vie,
la vie qui bat à ton poignet quand je l’embrasse.
La nuit la douceur de ta peau
apaise l’angoisse de mon réveil
d'oiseau peureux.
Ce matin je suis partie avec ma princesse pour être avec elle jusqu’à la porte de son institut, on s'est fait un gros baiser puis je me suis retrouvée comme un conne sur les marches sous la pluie.
Et maintenant je marche dans les rues un peu perdue
Je croise des Japonaises qui marchent par deux toujours en riant au moins souriant. Seules on a l'air graves.
C’est drôle hein ?
Il ne pleut plus, mon parapluie est idiot aussi inutile comme moi.
Je vais aller regarder des bouquins français.