Journal
31 août 2024
La pluie
Doucement la pluie
Des larmes doucement
pas des torrents
Sur les troncs lisses des érables
Et les grosses gouttes qui soudain tombent des feuilles secouées par une saute de vent
Dans la chambre du haut nous nous sommes allongées je ne saigne plus mon ventre lisse est libre sensible à la chaleur de ta main
Au dessus, au-delà de la charpente, par moments on entend la rafale soudaine d'une brève cataracte qui claque sur les tuiles, puis revient le son tranquille comme un ruisseau de l'eau qui coule jusqu'au bord du toit avant de tomber toc toc toc sur les tuiles au niveau inférieur.
Dans le noir repoussé seulement par la lueur de l'écran du laptop de A, tandis qu'elle prépare son retour à tôdai lundi, dans le noir on a presque une impression de fraicheur, même un frisson me parcourt le dos et raidit mes épaules.
A se tourne vers moi, elle a senti cette crispation, je lui souris nous nous sourions.
Nous allons éteindre ces machines qui nous relient au reste du monde, nos mains vont se chercher comme tous les soirs, nous échangerons un ou deux baisers puis nous partirons vers les mondes étranges du sommeil en espérant nous y retrouver pour continuer une vie d'amour séparément hélas mais pourtant ensemble, soutenues par l'assurance de nous retrouver au réveil, nous retrouver bien réelles, de chair ferme et chaude, vivantes pour tous nos sens, dans la beauté du jour nouveau