JOURNAL
11 novembre 2024
Partir et revenir
Le plus con d'un voyage, c’est le retour.
J'adore partir, c’est un début, c’est plein de possibles, c’est l'inconnu, on va découvrir des choses, on va apprendre, revenir c’est une fin, on revient à ce que on connaît on va répéter des gestes usés puis on reprend une vie pas forcément rigolote.
Quand je suis partie pour la France c’était une super aventure, j'avais la trouille, j'allais vers l’inconnu complet, un autre monde, qu'est ce que j'allais voir, apprendre, découvrir olala c'était un vertige.
Revenir au Japon même avec l'amour comme j'aurais jamais cru que je pouvais le vivre revenir c'était pour moi un échec très dur
Bon, j'ai redécouvert mon pays avec des yeux changés par la France, ça a sauvé le sentiment d'échec
Mais j'aime pas les retours j'aimerai être toujours dans la découverte.
Oh je sais ce qu’on peut répondre à ce désir puéril, la découverte au quotidien, les petites choses de la vie, tout ça…
— tant pis pour moi, je préfère partir à revenir !
De l'autre côté de la vitre du petit train défile un monde jouet, un décor pour train miniature, petites maisons en carton sur un fond de montagnes peintes. Le décorateur a accentué les ombres pour bien montrer que c'est la fin du jour, c’est bien fait, on croirait un monde réel, mais rien ne bouge, rien de vivant, tout est figé, on comprend facilement que c’est un décor, ou alors c'est un rêve.
En réalité on dort tranquillement dans notre chambre du haut, le bruit du train c’est celui de la pluie, on va se réveiller ce sera le matin, il faudra se lever, s'habiller, manger puis se quitter pour une longue journée de travail, séparées par nos activités dans le monde réel.
Oh décidément je préfère rester dans ce rêve de petit train ou je peux si je veux prendre ta main, la serrer fort sur mon cœur, me pencher et embrasser ton cou délicat, là juste ou bat sous la peau cette veine pleine de vie.