Les notes du laptop, par NEKO

JOURNAL DU LAPTOP
Notre contrat d'union (suite)

Lune de miel dans un ryokan des montagnes

Nous arrivons à la gare, une auto nous attend, le chauffeur vient directement vers nous, on lui avait précisé qu’une des deux voyageuses était blonde…
Accueil traditionnel dans ce ryokan à l'ancienne mais grand luxe, oh là là j'avais jamais vu ça. C'est magnifique, notre chambre est immense avec une pièce d'entrée, on a l'impression que les tatamis sont neufs, il y a un bain privé avec une fenêtre sur la montagne, on se change, les yukatas et haoris sont très beaux, bien sûr très propres, neufs peut-être ? Ils sentent le neuf en tout cas, comme les futons d'ailleurs.
Il fait nuit, on va directement prendre un bain dans le onsen extérieur, de là on voit le fuji san, c'est extraordinaire. Le personnel est charmant, de jeunes femmes adorables, incroyablement gentilles et attentives, tout en étant très libres avec nous, peut être parce que nous sommes deux femmes, je ne sais pas. C'est agréable que mon nom ne semble pas du tout les coincer comme c'est souvent le cas, je me dis qu’elles doivent en voir d'autres, évidemment, cet endroit est fréquenté par la haute société, les célébrités etc. Mon frère ne s'est pas moqué de nous…
C'est extraordinaire d’avoir un bain la nuit, sous un abri ouvert des 4 côtés, face au fuji san, l'eau est très chaude mais ça va, on se caresse, forcément c'est trop tentant, on s'amuse comme deux petites filles… Quand on sort de l'eau on est reposées, toutes molles même, c'est super agréable.
Le lendemain on a carrément fait l'amour dans l'eau, on était toutes seules, on a profité, et tant pis s'il était arrivé quelqu’un. C'est notre voyage de presque noces après tout.
On ne fait pas que se baigner dans un ryokan, on y mange aussi ; là, on s'est goinfrées d'anguilles sauvages, la saison de pêche commence au 11e mois, préparées de toutes sortes de façons, oh là là quel régal, et le riz je ne sais pas d'où il vient mais il est particulièrement parfumé, bref, vous devinez qu’on était bien traitées.
Deux geishas sont venues nous tenir compagnie, jeunes, dans nos âges, spécialement jolies, elles dansent et jouent du shamisen, de vraies artistes, on a discuté et bu du saké ensemble, elles ont commencé leur apprentissage vers seize ans, ce qui fait qu’elles étaient geishas depuis cinq ou six ans, et cinq ans de formation elles nous expliquent que c'est une vocation, il faut en vouloir, c'est très dur.

Ce ryokan est très ancien, construit dans la montagne, pratiquement au milieu des forêts, cèdres, sugis, érables aussi sur un versant. On a pu faire de longues balades il ne faisait pas froid du tout pour ce mois d'automne, mais les érables sont déjà rouges, et plus d'insectes. On nous a dit qu'il y a beaucoup de papillons, quand les premières nuits froides arrivent, ils rentrent dans les pièces alors on est obligé de mettre des filets aux fenêtres, comme des moustiquaires en fait.
À la saison des érables rouges, les touristes arrivent pour les contempler et on décore les portes avec des branches. La semaine suivant notre séjour tout l'hôtel est réservé ! À sept jours prés on ne pouvait pas venir.
On a eu aussi deux séances de massage, par une masseuse extraordinaire, pas aveugle comme dans le temps, pas très jolie non plus faut bien dire, cinquante ans peut-être mais quelle professionnelle !
Après la séance on a l'impression qu’on nous a démontée pièce par pièce, morceau par morceau, mais remontée mieux qu'avant. C'est extra. Et vachement érotique de regarder et de subir. Honnêtement j'avoue que mon sexe était mouillé à la fin, alors que pas un geste déplacé, mais se faire manipuler comme ça c'est super excitant pour moi en tout cas, j'adore me laisser faire.

Je ne vais pas raconter ce que font deux amoureuses quand elles ne mangent pas, ne boivent pas du saké en compagnie, ne prennent pas de bain, ne se font pas masser et ne se baladent pas en forêt. Vous devez bien vous en douter et je confirme qu’on n’a pas perdu une minute.
Le chauffeur nous a ramenées à la gare le lundi soir, il était sidéré de voir comment A parle bien japonais, c'est la première fois qu'il entend une occidentale capable de dire plus de trois mots.

Sayônara fuji san, ou plutôt mata itsuka (« adieu Seigneur Fuji, ou plutôt au revoir »)

Retour par le même train, juste personne ne nous attendait à l'arrivée, on était presque étonnées, on s'habitue au luxe très vite, mais attention, vous m'aurez pas comme ça !

Le journal est à suivre, mais c'est fini pour la lune de miel…

#NotesDuLaptop