Chroniques d'un terrien en détresse – Le blog personnel de Zéro Janvier

Hors des décombres du monde : Ecologie, science-fiction et éthique du futur (Yannick Rumpala)

Hors des décombres du monde : Ecologie, science-fiction et éthique du futur est un essai de Yannick Rumpala, enseignant-chercheur en science politique, publié en 2018 aux Editions Champ Vallon.

L’humanité doit-elle se préparer à vivre sur une planète de moins en moins habitable ? Comment adapter l’équipement intellectuel collectif pour éviter cette situation ? Et pourquoi pas en recourant à la science-fiction et à son potentiel imaginaire ?

Dans la masse de récits et de représentations qu’elle offre, on peut trouver des ouvertures inspirantes, aidant à réfléchir, éthiquement et politiquement, sur les manières pour une collectivité de prendre en charge les défis écologiques.

La science-fiction, au-delà du découragement ou du sursaut de conscience qu’elle est censée susciter, offre à la réflexion , en plus d'un réservoir imaginaire, un support de connaissance qui est susceptible de nous aider à habiter les mondes en préparation. Et à avancer vers une autre éthique du futur…

En s’appuyant sur un corpus de textes francophones et anglophones, Yannick Rumpala plaide pour un usage des oeuvres de science-fiction comme des expériences d’exploration des futurs possibles. La science-fiction pourrait alors être un outil pour inclure le souci du long terme dans nos prises de décision collectives, en interrogeant les conséquences de nos décisions. Il s’agit en fait d’un moyen de tenir compte des effets de nos actions sur les générations futures ou sur les écosystèmes sur le long terme, à travers des expérimentations fictives mais non dénuées d’enseignements.

Le propos s’articule dans trois grands chapitres :

  1. Éprouver l’habitabilité des mondes
  2. Par-delà apocalypses et utopies
  3. Des espérances pour l’habitabilité planétaire ?

Dans la troisième partie, j’ai notamment retenu 6 typologies de lignes de fuite proposées par l’auteur à partir des oeuvres qu’il a étudiées :
– l’abstention technologique
– la frugalité autogéré (Les Dépossédés d’Ursula K. Le Guin)
– la sécession acadienne (Ecotopia d’Ernest Callenbach)
– l’abondance automatisée (avec le cycle de la Culture de Iain M. Banks)
– le conservationnisme autoritaire
– la spiritualité naturelle (comme dans le film Avatar de James Cameron)

Sur la forme, le vocabulaire est pointu et le texte est dense, ce qui ne le rend pas toujours aisé à lire. Ce n’est pas forcément un ouvrage de vulgarisation, mais le propos est très intéressant et ouvre des perspectives de réflexion.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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