Le Père Goriot (Honoré de Balzac)
Il y a quelques années, j'avais entrepris de rattraper mes lacunes dans les classiques de la littérature française, en particulier parmi les grands auteurs du XIXe siècle. J'avais commencé par Victor Hugo, puis Emile Zola, dont j'avais beaucoup aimé la saga des Rougon-Macquart. Cette année, je vais essayer de découvrir l'oeuvre d'Honoré de Balzac, même si je ne pense pas avoir le courage de lire la presque centaine de romans qui composent La Comédie humaine. Je débute par ses livres les plus connus, à commencer par Le Père Goriot publié entre 1834 et 1835, d'abord en feuilleton puis en librairie.
Un brave homme – pension bourgeoise, 600 francs de rente – s'étant dépouillé pour ses filles qui toutes deux ont 50 000 livres de rente, mourant comme un chien : telle est l'indication que l'on peut lire dans l'album de Balzac qui contient le germe du Père Goriot.
Mais ce roman est bien autre chose que le récit d'une agonie. C'est l'éducation sentimentale de Rastignac, jeune provincial monté à Paris, son apprentissage de la vie, de la société et des hommes. C'est aussi le portrait d'une ville livrée au plaisir, où les honnêtes gens se déchirent entre eux. C'est enfin Vautrin qui, sous des dehors bon enfant, cache un visage démoniaque. À l'image de la pension Vauquer, Le Père Goriot est un carrefour où se croisent les destins.
Il s'agit d'un roman relativement court, un peu plus de deux cent pages dans l'édition numérique que j'ai lue. Nous y suivons les aventures d'Eugène de Rastignac, aristocrate ambitieux sans le sou, étudiant tout juste débarqué à Paris, où il cherche la fortune, l'amour, et le prestige social. En attendant, il loue une chambre dans une pension, parmi une galerie de personnages désargentés. Parmi eux, le Père Goriot, un artisan veuf et retraité, dévoué à ses deux filles, égoïstes et frivoles qui se sont éloignées de lui depuis qu'elles ont chacune fait un beau mariage.
Si le style de Balzac est parfois lourd pour un lecteur contemporain, ses personnages sont magnifiquement écrits et son portrait de la société parisienne sous la Restauration est cruellement sublime. Je comprends que ce roman fasse partie des classiques de l'auteur et qu'il soit souvent cité parmi ceux qu'il faut lire parmi tous ceux qui composent La Comédie humaine.
Zéro Janvier – @zerojanvier@diaspodon.fr