The Deluge (Stephen Markley)
The Deluge est un roman d’anticipation climatique de l’écrivain américain Stephen Markley, publié en anglais en janvier 2023 chez Simon & Schuster.
In the first decades of the 21st century, the world is convulsing, its governments mired in gridlock while a patient but unrelenting ecological crisis looms. America is in upheaval, battered by violent weather and extreme politics. In California in 2013, Tony Pietrus, a scientist studying deposits of undersea methane, receives a death threat. His fate will become bound to a stunning cast of characters—a broken drug addict, a star advertising strategist, a neurodivergent mathematician, a cunning eco-terrorist, an actor turned religious zealot, and a brazen young activist named Kate Morris, who, in the mountains of Wyoming, begins a project that will alter the course of the decades to come.
From the Gulf Coast to Los Angeles, the Midwest to Washington, DC, their intertwined odysseys unfold against a stark backdrop of accelerating chaos as they summon courage, galvanize a nation, fall to their own fear, and find wild hope in the face of staggering odds. As their stories hurtle toward a spectacular climax, each faces a what will they sacrifice to salvage humanity’s last chance at a future?
Je dois d’abord dire que ce livre est un gros pavé, et que cela faisait longtemps que je j’avais pas mis autant de temps à terminer un livre. Ce n’est pas une critique, c’est surtout lié au fait que le roman est long et particulièrement dense.
A travers cinq grandes parties composées chacune de six ou sept longs chapitres, l’auteur nous raconte l’évolution des États-Unis d’Amérique du milieu des années 2010 jusqu’à la fin des années 2030. Il le fait en nous proposant de suivre la destinée de cinq personnages :
– Tony, un scientifique qui étudie le méthane emprisonné sous les océans
– Shane, une activiste radicale qui cherche à recruter un vétéran désabusé
– Jackie, une publicitaire qui rencontre un acteur populaire
– Keeper, un jeune accro à la drogue qui fuit sa ville natale
– Ashir, un mathématicien neurodivergent spécialiste des modèles complexes de prédiction
– Matthew, un aspirant écrivain tout juste sorti de l’université qui rencontre Kate, une activiste écologiste qui sait ce qu’elle veut
Le début peut sembler lent. L’auteur prend le temps d’installer sa galerie de personnages. Chaque chapitre est intéressant en soi mais on se demande parfois où l’auteur veut nous amener. Qu’ont en commun ces cinq personnages ? Cela pourrait être un portrait des USA du milieu des années 2010.
Au fur et à mesure du récit, les effets du réchauffement climatique se font sentir de plus en plus intensément, avec des phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes. L’auteur décrit en également les conséquences humaines, politiques et économiques. Le futur imaginé par Stephen Markley n’est pas réjouissant, bien au contraire, mais il m’a semblé très réaliste, en tout cas dans les grandes lignes. Je ne suis pas certain que notre avenir sera aussi romanesque, mais les grandes tendances que l’auteur décrit me semblent malheureusement très pertinentes.
Les cinq personnages permettent d’explorer des points de vue différents sur l’urgence climatique et des débats pour y faire face. Cela permet à l’auteur de s’interroger, et nous interroger, sur les méthodes à appliquer (utiliser la politique et la communication ou être plus radical, y compris par la violence), sur l’intersection avec d’autres luttes (sociales, raciales, féministes, etc.), sur la place de la technologie, et sur les interactions entre science, économie, politique et démocratie.
Ce qui m’a marqué au fil de la lecture, c’est que je ne trouvais pas forcément tous les personnages sympathiques, certains sont même franchement insupportables, mais j’avais tout de même plaisir à les retrouver lorsque je commençais un chapitre leur étant consacré. J’ai trouvé intéressant de les voir réagir aux événements et aux actions des uns et des autres. Stephen Markley sait écrire des personnages, avec tout un tas de petits détails pour leur donner vie ; c’est une des raisons pour laquelle le livre est long et dense, mais cela vaut le coup.
Au début, j’étais gêné que le récit soit centré sur les États-Unis, mais finalement je me suis dit que ce n’était pas une si mauvaise idée : l’auteur montre que les effets du réchauffement climatique n’épargneront pas ce pays qui se voit comme l’apogée de la civilisation. Les descriptions des villes américaines dévastées par des incendies, des inondations, des ouragans ou des vagues de chaleur devraient glacer le sang de beaucoup d’américains, et de beaucoup d’occidentaux en général.
En conclusion, je voudrais dire que c’est une lecture qui peut être éprouvante. C’est le récit d’une descente aux enfers, d’un cauchemar écologique et politique. Je n’en sors pas indemne, ce qui veut probablement dire que ce livre a atteint son but.
Zéro Janvier – @zerojanvier@diaspodon.fr