Chroniques d'un terrien en détresse – Le blog personnel de Zéro Janvier

Travailler moins pour vivre mieux (Céline Marty)

J'ai entendu parler de ce livre et de son autrice dans un épisode de podcast que j'écoutais récemment, consacré à la question de la place que nous accordons au travail dans notre vie. Les propos de Céline Marty dans ce podcast m'avaient donné envie de lire l'ouvrage qu'elle a consacré à cette question.

Pourquoi nous définissons-nous par notre emploi ? Pourquoi cherchons-nous à être toujours productifs, au travail et sur notre temps libre ? D’où vient l’idée qu’il faudrait trouver une carrière qui nous passionne ?

Le productivisme est bien ancré dans nos sociétés fondées sur le travail, où il est censé satisfaire nos besoins matériels et garantir nos revenus et nos droits sociaux, voire donner un sens à nos vies. Pourtant, il n’a pas toujours été aussi central dans l’existence humaine. Comment s’est-il imposé comme une activité si cruciale, si valorisée et défendue par tant de discours politiques ?

À la croisée de la philosophie, de la sociologie et de l’histoire, Céline Marty décortique sans tabou les origines tumultueuses de notre idéologie du travail et dessine des pistes d’émancipation antiproductivistes.

Aujourd’hui, le travail blesse, tue et pollue. Face à l’urgence sociale et écologique, nous devons collectivement choisir ce que nous voulons vraiment produire. L’oisiveté pourrait-elle nous sauver ?

J'ai mis un peu de temps à entrer dans l'ouvrage, sans doute parce qu'il constitue principalement une synthèse de travaux et d'ouvrages que j'avais déjà lus auparavant, comme ceux de Danièle Linhart par exemple. L'autrice s'appuie également beaucoup sur les textes d'André Gorz, que je n'ai par contre par encore eu l'occasion de lire, un manque qu'il faudrait sans doute que je comble prochainement. Toujours est-il que pendant les premiers chapitres, le propos de l'autrice ne m'a pas appris grand chose, puisqu'elle prêchait un convaincu, déjà sensibilisé aux concepts qu'elle présente.

La suite, qui aborde des pistes de solutions, m'a heureusement semblé plus intéressante. Je ne partage pas forcément toutes les opinions exprimées par Céline Marty, notamment sur sa définition du travail que je trouve un peu restrictive, mais elle explique bien le raisonnement derrière sa définition et surtout son ouvrage a l'avantage d'ouvrir un débat salutaire dans une société où la “valeur travail” est célébrée à tort et à travers sans jamais la définir.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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